“Le but de la philosophie n'est pas de savoir ce que les hommes ont pensé, mais bien quelle est la vérité des choses”
“Le but de la philosophie n'est pas de savoir ce que les hommes ont pensé, mais bien quelle est la vérité des choses”
Comment rejoindre historiquement la personne même de Thomas d'Aquin ? Le processus le plus sûr réside dans la confrontation avec l'Histoire générale et celle de son Ordre. Quelques détails de sa carrière professorale nous découvriront une personnalité assez imprévue. Pour devenir saint, frère Thomas eut à mener des luttes plus subtiles que celles qu'il dut affronter sur le plan doctrinal. Il lui fallut un caractère dont son génie a caché la vigueur. Un si complexe combat exigea un dévouement à Jésus-Christ dont nous devrons au moins suggérer l'ampleur ....
Une présentation complète et soignée de la vie, l'œuvre et la postérité d'Aristote, par un grand universitaire des années 1960. Rejouissons-nous de sa bienveillance discrète envers Thomas d'Aquin, et regrettons un reste de morale kantienne, qui l'aveugle sur le rôle de l'amitié entre gens de biens pour atteindre le bonheur ...
Le Traité de l’âme d’Aristote joue, dans l’histoire de la philosophie, un rôle crucial. Assumant toute la conception de la vie et de l’homme, depuis l’aube de la réflexion jusqu’au déclin de la Grèce, il est à la source des plus riches développements de l’anthropologie musulmane et chrétienne du Moyen-Age. L’intention de ce livre est de retrouver la perspective d’ensemble du Traité. Il ne s’est, en effet, plus produit depuis longtemps, d’étude globale et systématique de l’ouvrage. C’est ce créneau, abandonné parce que très exposé, que nous voudrions réoccuper ....
Au point de vue de l’histoire des idées, les limites du Moyen Age sont assez bien marquées par la circonstance suivante : c’est l’époque où, en Occident tout au moins, toute l’initiative intellectuelle revient à l’Église. Le Moyen-Age commence au VIe siècle, après la grande synthèse occidentale de saint Augustin. Il se termine au XVe siècle par une transformation de la culture où l’Église ne joue plus le rôle essentiel ...
La pensée médiévale ne peut pas être considérée comme aboutissant à sa conclusion dans les limites du moyen âge lui-même ; dès le XIIIème siècle, on voit déjà s'ébaucher, et dès le XIVème, on voit se constituer définitivement l'attitude philosophique que l'on considère actuellement comme caractéristique des temps modernes ...
Le présent ouvrage ne forme pas une partie d'une histoire générale de la philosophie, mais constitue un tout indépendant qui a pour objet l'étude des systèmes philosophiques du moyen-âge, envisagés en eux-mêmes et pour eux-mêmes. On s'est attaché à donner du relief à de nombreuses personnalités : tels, S. Anselme, Averroès, Gundissalinus, A. de Halès, S. Bonaventure, M. de Aquqsparta, J. Peckham, Albert le grand, G. de Lessines, G. de Fontaines, G. de Rome, Roger Bacon, Th. Baldwardine. Le XIIIème siècle surtout, qui constitue l'âge d'or de la philosophie médiévale, a été l'objet de grands développements ....
Descartes et Kant sont les pères de la philosophie dite "moderne" qui s'étend du dix-septième siècle à nos jours. On ne peut comprendre, en effet, l'état actuel de la philosophie sans le rattacher à ses racines. C'est ce que préconisait Husserl : le retour à Descartes pour sortir de l'impasse intellectuelle dans laquelle, selon lui, son époque s'est fourvoyée ...
Plus que nul autre, Aristote sut découvrir le principal besoin de son temps, et s'y consacrer entièrement. Mais son œuvre déborde amplement la Grèce païenne du IVe siècle avant l'ère chrétienne. L'humanité entière, même renouvelée par le christianisme, est tributaire de l'effort splendide de son ample et lucide intelligence ...
Ce que notre soif d'idéal réclame avec une presque égale exigence : tantôt de l'intelligence et tantôt de la sainteté, un seul homme nous l'apporte. Bien mieux, il nous l'apporte étroitement conjoint, et c'est une harmonie nouvelle. En lui, la sainteté est une requête du savoir et le savoir un appel du saint. Il est l'homme lumière. Aujourd'hui que par l'excès des lumières anarchiques et la poussée d'instincts indisciplinés notre monde est en désarroi, c'est bien le moment de lui mettre sous les yeux un tel modèle. Qu'il médite sur l'image d'un penseur raccordé à l'universel et d'une âme toute donnée aux valeurs suprêmes ; c'est à quoi voudrait aider pour sa part ce rapide travail ...
On a pu comparer la Somme Théologique à une véritable cathédrale ; on a aussi affirmé que chacun de ses articles est une sorte de miracle. Nous en avons extrait cinq, comme cinq statues que nous voudrions admirer pour elles-mêmes. Chacun porte sur un sujet brûlant de notre époque : regain des pratiques occultes, mystiques nouvelles, bouleversement des relations sexuelles, rapports conflictuels entre travail, justice et profit. Ce livre veut rompre le silence, car la pensée de saint Thomas cache une actualité impressionnante, qu'on ne soupçonne pas, faute de la connaître, faute d'en trouver l'accès ...
L'histoire de la philosophie, telle qu'on l'enseigne dans nos Universités, comporte une lacune singulière. On insiste longuement sur les philosophes grecs et sur les philosophes modernes. Mais tout se passe comme si, de Plotin à Descartes, la pensée avait été frappée d'une complète stérilité. Deux raisons pour que l'on se sente contraint de modifier une telle attitude. La première est que, d'un point de vue strictement historique, il est invraisemblable que l'on puisse considérer plusieurs siècles de spéculation philosophique comme totalement inexistants. Mais une seconde raison peut encore intervenir. Il est beaucoup d'esprits qui voient en l'histoire de la philosophie un des instruments de culture philosophique les plus efficaces dont nous puissions disposer ....
Ce livre est sans prétention. Il souhaite uniquement donner un regard rapide sur un personnage de l'histoire qui mérite d'être mieux connu. Il aura atteint son but s'il amenait des gens qui n'ont guère connu S. Thomas d'Aquin à s'informer à son sujet auprès de meilleurs livres. On ne saurait guère présenter S. Thomas sans mentionner qu'il a combattu des hérétiques, bien que ce fait puisse gêner le but même de ce récit. J'espère seulement, et j'ai confiance, que ceux qui me considèrent comme un hérétique ne me blâmeront pas d'exprimer mes propres convictions, ni surtout celles de mon héros ....
Comment aider ceux qui abordent la théologie, sans parler de quelques autres, à y entrer par la grande porte en prenant pour maître saint Thomas d'Aquin ? Qu'on l'épouse ou qu'on la récuse, l'important est de la connaître pour elle-même et par contraste. Dans ses textes, et dans ses distorsions - à la lumière aussi de l'actualité. L'historien jugera que cette conception a souvent été méconnue, mais que retrempée dans sa source, il n'en est guère de plus existentielle ...
Les néo-scolastiques ont-ils eu tort de prendre saint Thomas pour maître de préférence à Duns Scot ? Nous sommes bien loin de le penser, car, si le fond des doctrines est à peu près le même, l'exposition que l'Ange de l'école en a faite est de beaucoup supérieure à celle du rival qu'on lui a opposé. Nous estimons que l'évolution intellectuelle du moyen-âge était parvenue à son apogée au XIIIe siècle, que la doctrine scolastique avait reçu de S. Thomas d'Aquin sa plus haute expression, qu'elle inclinait déjà vers son déclin lorsque Duns Scot parut, et que Scot lui-même personnifie visiblement la décadence qui commence ...
Le point de convergence des études qu'on va lire pourrait être l'idée profonde et féconde de l'homme microcosme, de l'homme assembleur et charnière de l'univers, à laquelle Thomas d'Aquin donne toute son ampleur en disant de l'homme qu'il est un horizon entre deux mondes. Il y a une actualité qui, tout en devant se manifester dans le temps, est au dessus du temps.
Extraits de Ch. Journet, J. Daujat, P. Chauchard, A. Plé ....
C’est un véritable Discours de la Méthode qu’Aristote nous livre avec son traité de la démonstration intitulé Seconds Analytiques. Avec lui, l’auteur parvient au sommet de l’art logique dont il est le véritable inventeur. Cette méthode scientifique qu’il expose, nous en discernons la trame constante dans toutes ses œuvres majeures tant en philosophie de la nature et de la vie qu’en métaphysique. C’est donc bien le secret de sa démarche philosophique et scientifique qu’Aristote veut livrer à notre méditation ....
Une grotesque caricature... Voilà comment Martin Blais qualifie le portrait que tracent de Thomas d'Aquin les manuels prétendument thomistes, les professeurs soi-disant tels, les traducteurs toujours un peu traîtres, les commentateurs qui frelatent sa pensée, voire l'Église, qui a occulté les pages compromettantes de son penseur officiel. Martin Blais se propose de retracer le visage authentique de cet auteur méconnu de ceux-là mêmes qui s'en réclament. À cette fin, il exhume les passages les plus percutants de son anthropologie, de sa morale et de sa pensée politique ....
La physionomie intellectuelle et spirituelle de saint Thomas a été jugée de façons très différentes. Tandis que les averroïstes lui reprochaient de n'être aristotélicien qu'à demi, les augustiniens voyaient en lui un novateur trop attaché à l'esprit, aux principes et à la méthode d'Aristote. Ce jugement a reparu très accentué chez Luther et, il y a quelques années, chez les modernistes qui ont soutenu que saint Thomas était un aristotélicien chrétien, plus aristotélicien que chrétien. Quelques-uns ont voulu voir dans l’œuvre de saint Thomas « une naturalisation de la vérité révélée », une diminution de la foi chrétienne, qui perdrait son élévation par une sorte de rationalisme, par une exagération de la valeur et des droits de la raison humaine ...
