“Le but de la philosophie n'est pas de savoir ce que les hommes ont pensé, mais bien quelle est la vérité des choses”
La somme d’Humbrecht fait preuve d’une érudition peu commune et d’un réel amour de Thomas d’Aquin (mais au détriment d’Aristote, comme c’est de mode). Sa réflexion s’allonge au fil de la plume, en des méandres et des reflux quelquefois difficiles à suivre. Mais donne aussi le sentiment heureux d’une libre méditation de l’auteur voguant au gré de ses pensées, méditation à laquelle il nous invite avec amitié, pourvu que nous acceptions de nous laisser guider. Hélas, si nous branchons un GPS, nous réalisons que nous nous promenons benoîtement au milieu de sables mouvants prêts à nous engloutir tout entiers à chaque pas.
Devant un livre comme Dieu - La science - Les preuves, un philosophe chrétien est partagé. Bien-sûr, la noblesse de l’intention des auteurs ne peut qu’emporter son adhésion ; bien-sûr, la pertinence de nombreux arguments en faveur de l’existence de Dieu réjouit son intelligence. Mais la faiblesse, voire l’erreur, d’autres preuves lui laisse comme une amertume.
Il se pourrait que l’embryon ne soit pas une personne de nature spirituelle et que sa mort ne soit pas celle d’un être de dignité proprement humaine. L’avortement ne serait alors pas un crime et toutes les expériences sur embryons humains relèveraient de la pure biologie animale.
Le livre de Monod « Le Hasard et la Nécessité » sert toujours de référence fondamentale à la biologie. Si la science de l’époque est en bonne partie obsolète, la philosophie de l’ouvrage reste cependant la règle de pensée de la grande majorité de la communauté scientifique et intellectuelle d’aujourd’hui.