“Le but de la philosophie n'est pas de savoir ce que les hommes ont pensé, mais bien quelle est la vérité des choses”
Franc. À la liberté d’expression, je préfère le franc-parler qui révèle la personne ; au libre‑penseur, je préfère un esprit franc sans orgueil ni concession ; au combattant de la liberté, je préfère un franc-tireur sans peur ni état d’âme ; à la liberté d’action, je préfère celui qui joue franc-jeu loin de toute félonie ; à la Libre Commune écrasée par la République, je préfère une ville franche tenant tête au Roy ; aux libertés démocratiques octroyées par l’argent, je préfère les franchises garanties par un droit immémorial ; j’aimerais mieux affranchir des êtres humains en les dotant pour l’avenir, que libérer des peuples et les abandonner à leur sort. Je préfère la franchise à la liberté.
Francus, forme latinisée du vieux norrois frekkr (vaillant), nomme le peuple qui conquit la Gaule romaine ; il devint d’usage de l’opposer à servus (esclave), sort réservé à ses vaincus. La franchise ne renie pas la liberté, elle y imprime, bien au contraire, le sceau de sa pérennité : la vérité. Libre et vrai, telle est l’invincible force intérieure de l’homme franc. Cette vertu magnifique porte un nom … la droititude ? non, la droiture, autre forme archaïque de vocabulaire, encore épargnée par la normalisation académicienne, une franchise de langage, en somme.
Allons-nous encore longtemps fermer les yeux devant l’évidence de notre mal contemporain : cette muraille schizophrénique dressée entre liberté et vérité, provoquant une boulimie maladive pour la première et une anorexie suicidaire de la seconde ? Aussi, à l’heure de la grande angoisse sur l’Identité Nationale, pourquoi ne pas épouser la France ? son nom plus que millénaire le dit assez : elle est le pays de la liberté dans la vérité, de la droiture, bref de la franchise. Voilà ce qu’est être français ! ni un sang, ni une terre, ni des papiers, mais une vertu !